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                          Bonne 
                          fête Paul-Émile! 
                           
                        Polémil 
                          Bazar célèbre son sixième anniversaire 
                          avec la sortie d’Avale 
                          ta montre, un album où les 
                          différentes saveurs de swing sont à l’honneur. 
                          Troisième opus du groupe, Avale 
                          ta montre contient douze chansons 
                          lucides et mordantes, toutes chargées de cet 
                          humour grinçant, cette verve et cette richesse 
                          musicale qui caractérisent si bien les deux premiers 
                          album (Chair de lune, 
                          paru en 2001 et Chants 
                          de mines, paru en 2003). 
                           
                          Depuis ses débuts dans les p'tits bars de la 
                          Vieille Capitale en 1999, le groupe a présenté 
                          près de 280 concerts au Québec en plus 
                          d’un vingtaine en France, faisant chaque fois 
                          la démonstration de son caractère intempestif 
                          et fougueux. 
                           
                          L'année 2004 fût particulièrement 
                          riche en reconnaissances pour le groupe puisqu'il s'est 
                          vu décerné, coup sur coup, les prix «Étoile 
                          Montante» et «Album de l'année» 
                          lors du Gala des Mimi's en plus de recevoir le Félix 
                          «Album alternatif l'année» et d’être 
                          nominé dans la catégorie «Groupe 
                          de l'année» au gala de l'ADISQ. 
                           
                          Au printemps 2005, Polémil Bazar rejoignait les 
                          rangs de Tacca Musique afin de se donner les moyens 
                          de poursuivre son œuvre dans des conditions moins 
                          précaires et de multiplier ses outils de diffusion 
                          au Québec et à l’étranger. 
                           
                          C’est avec persévérance et intégrité 
                          que Polémil Bazar s'est imposé sur la 
                          scène musicale québécoise et au 
                          moment de lancer l’album Avale 
                          ta montre, l’optimisme règne 
                          dans les troupes et l’avenir s’annonce radieux! 
                           
                          
                         
                          La fabuleuse histoire d'un Bazar... 
                        Première 
                          de trois parties (de 1999 à 2001) : 
                           
                          Des trottoirs de la Vieille 
                          Capitale à l'album Chair de Lune. 
                        Tout 
                          commence au printemps 99, alors qu’Hugo, revenant 
                          d’un voyage l’ayant mené des Îles 
                          du Honduras aux terres arides du Yukon décide 
                          de venir s’installer à Québec, la 
                          Venise d’Amérique, gros village situé 
                          à 200 KM au sud de son Lac-St-Jean natal. Un 
                          joyeux paquet de chansons originales en poche (Jeanne, 
                          Jure-moi, etc.) et l’intention de calmer quelque 
                          peu sa bohème pour se consacrer entièrement 
                          à la musique, Hugo débarque dans la Vieille 
                          Capitale avec sa guitare, son premier accordéon 
                          tout neuf et ses carnets de voyages sous le bras. 
                           
                            
                          Hugo 
                          dans sa période « Chemises hawaïennes 
                          », printemps 1999. 
                        L’objectif 
                          de ce grand déménagement est sans équivoque 
                          : former un groupe de musique avec Le Gentil (Éric 
                          Lavoie de son vrai nom), un ami guitariste de longue 
                          date qui aime bien le style (tout de même un peu 
                          brut à l’époque!) du jeune auteur-compositeur 
                          et qui jure connaître assez de musiciens pour 
                          que leur rêve commun se réalise. Le Gentil, 
                          avec ses nombreuses années de collaboration musicale 
                          auprès du poète Tony Tremblay au sein 
                          de la formation jonquièroise Hospitalogarythme 
                          et Hugo, qui a dirigé les groupes Les Neurones, 
                          Délirium Tremens et Quat’à strophes 
                          entre 88 et 93, se promettent alors de faire les choses 
                          en grand et d’y mettre tout le cœur qu’il 
                          faudra. 
                        Les 
                          premiers pas du duo se font dans la rue, au printemps 
                          de l’an 99, en cette fin de siècle atroce 
                          nous ayant fait connaître les Balgazou, Céline, 
                          James K. Feild (F. Martin) et B.B. de ce monde. Mais 
                          qu’à cela ne tienne, Le Gentil, guitare 
                          classique à la main et Hugo, hurlant ses vers 
                          et lançant ses premières notes d’accordéon 
                          chromatique, prennent le chemin du… trottoir! 
                          Pour le meilleur et pour le pire, ils interprètent 
                          le répertoire original d’Hugo, en alternance 
                          avec des chansons de Brassens, Brel, Renaud, Colocs 
                          et Leloup. Les chapeaux sont difficiles à remplir, 
                          mais le duo fait tranquillement ses dents et on remarque 
                          déjà un engouement, entre autres, pour 
                          la chanson Dimanche. Un soir de juin, à la suite 
                          d’une longue journée dans la rue, Le Gentil, 
                          savourant une pinte de rousse au Fou Bar, regarde Hugo 
                          dans les yeux et lui lance : « As-tu réalisé 
                          que les gens préfèrent nous entendre jouer 
                          tes chansons plutôt que celles des autres? ». 
                          On trinque. On se motive. On re-trinque et on se dit 
                          : « Nous aurons notre groupe! ».  
                        Quelques 
                          semaines plus tard, un moment historique dans la vie 
                          de nos deux copains : le tout premier concert au bar 
                          Le Scanner, rue St-Vallier, Québec, lieu festif 
                          tenu par le très cordial et généreux 
                          Normand, toujours prêt à prendre des risques 
                          pour donner une tribune à la relève du 
                          coin. 
                           
                            
                           
                          Hugo et Le Gentil. Premier spectacle au bar le Scanner, 
                          été 1999. 
                        Le 
                          Duo sans nom se présente alors en première 
                          partie des Parias, groupe punk-rock ayant longuement 
                          roulé sa bosse au Québec et rebaptisé 
                          Rockeurs de Valves quelques années plus tard. 
                          La réponse du public est courtoise et sympathique 
                          : « On aime bien, mais on dirait qu’il manque 
                          un petit quelque chose… ». Le Gentil et 
                          Hugo savent de quoi il s’agit : il leur faudrait 
                          des musiciens. 
                        Entre 
                          temps, Manon, la conjointe du Gentil à cette 
                          époque, suggère au Duo sans nom de se 
                          présenter au concours Les Francouvertes, à 
                          Montréal, et l’idée est retenue, 
                          malgré les mauvaises expériences d’Hugo 
                          avec les concours (Cégep Rock, Rock Envol et 
                          l’Empire des Futures Stars, il y déjà 
                          longtemps de ça…). Deux choses deviennent 
                          alors urgentes : trouver des musiciens et enregistrer 
                          une maquette de quatre chansons, et vite, puisque la 
                          date limite d’inscription est dans deux semaines. 
                          La grande cavale démarre… 
                        Grâce 
                          aux multiples contacts musicaux du Gentil, Frédéric 
                          Hanny est recruté pour jouer du saxophone ténor 
                          sur la maquette et Jocelyn Guillemette pour le violon 
                          et le sax alto. Le groupe se passera de batteur pour 
                          l’instant, mais il juge tout de même essentiel 
                          de s’allier les services d’un contrebassiste. 
                          Mais où se cachent les contrebassistes dans cette 
                          ville? 
                        Le 
                          lendemain, par un heureux hasard (n’oublions pas 
                          que c’est une fabuleuse histoire!) le Duo, se 
                          dirigeant vers la Porte St-Jean pour y exécuter 
                          un tour de chant, tombe nez à nez avec un trio 
                          de jazz manouche (le Trio Dru) ayant déjà 
                          pris possession des lieux. Plutôt que de chercher 
                          noise aux néo-gitans afin de leur monnayer l’un 
                          des rares emplacement payant pour les musiciens de rue 
                          à Québec, Le Gentil et Hugo décident 
                          de faire une pause et de les écouter jouer, attirés, 
                          on doit le dire, par la grosse guitare à quatre 
                          cordes qui fait boum-boum. Devant eux, il y a Josianne 
                          au violon, Antoine à la guitare et Thierry à 
                          la contrebasse. 
                           
                          Le 
                          coup de foudre s’opère immédiatement. 
                          Mais pour l’instant, on se contentera d’approcher 
                          Thierry pour l’inviter à participer (bénévolement 
                          bien sûr!) à l’enregistrement de 
                          la maquette et on félicitera les deux autres 
                          musiciens pour leur « beau programme ». 
                          
                           
                          Josianne, Thierry et Antoine : Trio Dru, été 
                          1999. 
                           
                           
                          On organise une première répétition 
                          on ne peut plus sérieuse. Les trois musiciens 
                          invités se font dire : « Voici les textes, 
                          les mélodies et les accords. Maintenant, improvisez! 
                          ». On entre en studio le lendemain (chez Sonum, 
                          à Québec) pour un blitz d’enregistrement 
                          de huit heures. Quatre chansons sont gravées. 
                          Le mixage est réalisé. On sort du studio 
                          avec trois copies de la maquette entre les mains. L’une 
                          d’elles doit partir demain matin pour Les Francouvertes 
                          avec le formulaire d’inscription et tout le tralala. 
                           
                        Sur 
                          la table de cuisine, Le Gentil s’affaire à 
                          concocter une pochette de son cru tandis qu’Hugo 
                          rempli la paperasse d’usage. Mais une case reste 
                          blanche : le nom du groupe… C’est la nuit 
                          qui devient blanche à son tour, peu à 
                          peu, au fil des heures qui passent… On hésite, 
                          on se tâte, on réfléchit. On connaissait 
                          le problème depuis plusieurs semaines, mais on 
                          le remettait toujours à plus tard. Bazar, oui, 
                          mais Paul-Émile, ça va mêler tout 
                          le monde! Les Yeux Frits sont exclus par la plus grande 
                          fille du Gentil (« Beurk! C’est dégueulasse! 
                          », elle s’écrie). Piedzen perd aussi 
                          des plumes. On songe à La Clique Zigot, nom inspiré 
                          d’une chanson de Têtes Raides, mais l’idée 
                          est vite éclipsée. Paul-Émile revient 
                          en force… Éric Parazelli (journaliste au 
                          VOIR Montréal à cette époque), 
                          contacté d’urgence au téléphone, 
                          nous dit que Luce (sa copine) et lui trouvent ça 
                          super cool, que c’est accrocheur et très 
                          original!  
                          Hugo raccroche le téléphone quasi convaincu, 
                          mais l’on tergiverse encore quelques heures autour 
                          de la table qui s’empli de bières vides... 
                          Jusqu’à ce que Manon souligne la ressemblance 
                          avec Polémique Bizarre et paf! c’est l’argument 
                          ultime qui décide enfin les deux acolytes : le 
                          groupe s’appellera Polémil Bazar. 
                          
                          Éric 
                          Parazelli, celui qui a approuvé le choix du nom 
                          « Polémil Bazar ». 
                        Fabuleuse 
                          histoire oblige, le groupe est sélectionné 
                          pour participer aux préliminaires des Francouvertes 
                          quelques semaines plus tard, à la grande joie 
                          du Gentil et d’Hugo. Malheureusement, une première 
                          embûche se présente devant nos compères 
                          : Jocelyn et Frédéric ne peuvent pas (ou 
                          ne veulent pas, qui sait?!) se joindre à l’aventure. 
                          Mais heureusement, Thierry, de son côté, 
                          est enchanté à l’idée d’aller 
                          se casser la gueule à Montréal devant 
                          un jury! Il propose alors ce qui sera, aux dires de 
                          tous, sa meilleure idée à vie : convaincre 
                          Josianne d’embarquer dans la grande galère 
                          Polémil. 
                        Nul 
                          ne sait par quels moyens machiavéliques Thierry 
                          parvint à convaincre Josianne de faire le grand 
                          saut, mais toujours est-il que les répétitions 
                          commencèrent en quatuor quelques jours plus tard. 
                          Pour fêter l’arrivée de Josianne 
                          et pour casser la glace avant le concours, Polémil 
                          Bazar décide de donner deux spectacles : un au 
                          Scanner et un autre au Globe, à St-Romuald, sur 
                          la rive sud, tous les deux en première partie 
                          des Parias. Les prestations sont douteuses, la musicalité 
                          est quasi inexistante, mais aux dires de tous, l’énergie 
                          et la spontanéité sont au rendez-vous! 
                           
                          
                          Deuxième spectacle du groupe au 
                          Scanner, avec Josianne, automne 1999. 
                        Arrive 
                          enfin le soir du concours, à la fin novembre. 
                          Tout le monde est nerveux. Trop nerveux. Et tel que 
                          prévu, le sympathique quatuor « nouvelle 
                          chanson » de Québec se pète solidement 
                          la gueule dans la Métropole, devant un jury cruel 
                          et sanguinaire qui n’a d’oreilles que pour 
                          une troupe de Cowboys de Repentigny dont nous tairons 
                          ici le nom… 
                        Dans 
                          la nuit suivant la prestation, Hugo s’embarque 
                          pour New-York afin d’aller y vendre des sapins 
                          de noël, refaire son porte-feuille et réfléchir 
                          à la suite des choses. La route sera longue et 
                          dure. Le poète est sombre et fatigué. 
                          Une chanson naît, issue des souvenirs du Yukon 
                          : Entre Parenthèses. Mi-décembre à 
                          Québec, Thierry et Josianne font la fête 
                          et Le Gentil s’occupe de ses trois filles tandis 
                          que, dans le quartier SOHO de New-York, Hugo emballe 
                          des sapins de noël et prépare son retour… 
                         
                          Janvier 2000 : malgré toutes les prédictions 
                          pessimistes, le monde ne s’est pas écroulé 
                          au changement de millénaire, la vie se poursuit 
                          et on inscrit Polémil au concours CONGA de l’Université 
                          Laval à Québec, motivé par les 
                          amis, la famille et deux ou trois fans précoces 
                          (principalement des admirateurs de Josianne!). Les répétitions 
                          reprennent, mais plus sérieusement cette fois. 
                          Un batteur est déniché dans les petites 
                          annonces : il s’appelle Philippe Lachance (il 
                          ne restera que quelques mois dans la formation et quittera 
                          avant l’enregistrement du premier album). La prestation 
                          du CONGA a lieu, dans un très grand auditorium, 
                          avec beaucoup de lumières et de fumée 
                          artificielle, devant un public euphorique qui encaisse 
                          une sono à rompre les tympans. Le groupe s’en 
                          tire très bien : il passe en finale du concours! 
                           
                          
                          Polémil Bazar au concours CONGA, janvier 2000. 
                        Après une prestation rigolote comportant de premiers balbutiements de mise en scène (maquillages, costumes et quelques déplacements rudimentaires) et incluant une interprétation fougueuse de Blister in the Sun de Violent Femmes, Polémil Bazar terminera en troisième position derrière l'excellent groupe trad Mauvais Sort. Ils empochent alors une cagnotte de 800$ en plus d’un 
                          prix spécial de virtuosité, décerné 
                          à Josianne pour son épatant coup d’archet. 
                          Le jeune groupe décide de garder l’argent 
                          bien au chaud, dans un petit coin caché, pour 
                          faire un nouvel enregistrement, mais pas une maquette 
                          : cette fois, on va faire un vrai disque, et le plus 
                          vite possible SVP. 
                        C’est 
                          pendant l’hiver 2000 qu’Hugo s’initie 
                          aux demandes de subventions, à la comptabilité 
                          et au démarchage médiatique. D’ailleurs, 
                          Radio-Canada et CKRL font déjà tourner 
                          les chansons de la première maquette de Polémil 
                          (surtout Jeanne et Jure-moi que j’ai tort), ce 
                          qui est très motivant pour le moral des troupes. 
                          En plein élan de création d’album, 
                          un petit nouveau est recruté : il s’appelle 
                          Antoine, il est doué pour la guitare et le piano, 
                          il est fasciné par le travail d’arrangement 
                          musical et en plus, il est très rigolo sur scène 
                          (les fans de la première heure se souviennent 
                          encore de son personnage de Boris!). Le Bazar devient 
                          donc un quintette, les spectacles s’additionnent, 
                          de scènes minuscules en scènes un tantinet 
                          plus grandes, un son naît, un groupe naît, 
                          un public commence à le suivre et les colonnes 
                          culturelles des journaux lui font un peu de place. 
                          
                          Au Bal du Lézard de Limoilou, 
                          avec Jérôme Fréchette (à 
                          gauche) invité aux percussions et Antoine (à 
                          droite) à la guitare, été 2000. 
                        Durant 
                          cette année, la caravane Polémil passe, 
                          entre autres, par St-Fortunat, St-Joseph de la Rive 
                          et Limoilou, et retourne même prendre sa revanche 
                          à Montréal au Cabaret Juste pour Rire, 
                          dans un concert mémorable avec Alice et Les Chiens. 
                          À l’été 2000, le groupe s’associe 
                          avec le cirque La Boîte à Pandore pour 
                          présenter un impressionnant spectacle de type 
                          « Cirque-musical ». Ce projet n’aura 
                          malheureusement pas du succès auprès des 
                          trop frileux organisateurs de festivals québécois. 
                          Résultat : Le spectacle « Forains d’eau 
                          douce » ne sera présenté que deux 
                          fois durant l’été. 
                          
                          René, Jérôme et Johanne, 
                          devant leur chapiteau, été 2000. 
                        Entre 
                          ses multiples concerts, le groupe entreprend l’enregistrement 
                          de son premier album au Studio Saphir de Québec, 
                          avec l’ingénieur de son Pierre Curadeau. 
                          Cet album est 100% auto-produit par Polémil (sous 
                          la bannière Pomme Zed) et financé en partie 
                          par une compagne de pré-vente (380 disques seront 
                          vendus d’avance au public, à la fin des 
                          spectacles, dont 100 exemplaires à l’île 
                          du Repos de Ste-Monique). Le groupe amasse ainsi la 
                          rondelette somme de 3 800$. À cette somme, viendront 
                          s’ajouter une petite subvention de la Sodec ainsi 
                          que tous les cachets de spectacles de l’année 
                          2000. 
                        Le 
                          travail en studio est ardu, par manque de préparation 
                          sérieuse, mais on garde le sourire. 
                          
                        Thierry, 
                          Hugo et Antoine, au Studio Saphir de Québec, 
                          été 2000. 
                        Septembre 
                          200 : l’enregistrement s’éternise. 
                          Le projet, qui débuta au printemps et qui ne 
                          devait durer que deux ou trois semaines, allait se terminer 
                          avec près de six mois de retard sur l’échéancier. 
                          Le studio a même le temps de déménager 
                          en plein milieu de la production! Résultat : 
                          la moitié de l’album a été 
                          enregistrée dans St-Rock, à Québec 
                          et l’autre moitié dans le Parc Industriel 
                          Malo, à Ste-Foy!  
                        En 
                          cours de route, un saxophoniste vient garnir plusieurs 
                          chansons de ses notes à la fois douces et viriles 
                          : il s’appelle Martin Desjardins et tout le monde 
                          l’aime déjà.  
                          
                          Martin collabore pour la première 
                          fois avec Polémil, Studio Saphir, été 
                          2000. 
                        Un 
                          jeune musicien talentueux du nom de Némo Venba, 
                          connu pour son travail avec la Bande à Tomas 
                          Jensen, viendra souffler de jolies notes de trompette 
                          sur trois chansons de l’album et faire quelques 
                          percussions sur la prise « live » de La 
                          Chansonnette à 2 balles. Parlant percussions, 
                          trois batteurs passeront tour à tour en studio 
                          pour coucher des pistes de tambours sur les chansons 
                          déjà enregistrées, soit : Fred 
                          Lebrasseur, des Batinses et d’Interférence 
                          Sardines, Mathieu Doyon, de Motocross et François 
                          Côté, jazzman réputé à 
                          Québec. Le défi est énorme pour 
                          ces hommes puisque dans tous les studios du monde, on 
                          commence d’abord et avant tout par enregistrer 
                          la batterie. Coincés dans la situation inverse, 
                          ces professionnels du tambour feront des p’tits 
                          miracles pour Polémil, dans le sourire, la bonne 
                          humeur et le quasi bénévolat (solidarité 
                          sainte de l’artisanat, disait Brassens). 
                           
                            
                           
                           Fred 
                          Lebrasseur, un des trois batteurs invités au 
                          Studio Saphir, été 2000. 
                        Le 
                          mixage est difficile. Le premier matriçage est 
                          carrément raté : on doit payer pour en 
                          faire un second. L’album se termine de peines 
                          et de misères et le groupe croule sous le poids 
                          de la fatigue et des dettes. Par bonheur, Félix-Antoine 
                          Bérubé, médecin-musicien, concocte 
                          une version techno de la chanson Entre Parenthèses 
                          qui plait à tous et Élodie Gros, amie 
                          de Polémil et membre du groupe les Hellcats, 
                          trouve un titre magnifique pour l’album : Chair 
                          de lune. Ce titre donne d’ailleurs un élan 
                          d’inspiration à Hugo pour la confection 
                          de la pochette : il passera des dizaines d’heures 
                          à bricoler les petits personnages en papier mâché 
                          qu’on retrouvera sur la façade du CD. Le 
                          livret sera, pour sa part, ornementé de dessins 
                          réalisés par Le Gentil et par Katleen 
                          Karé, artiste visuelle de Québec (qui 
                          confectionnera également, quelques mois plus 
                          tard, le premier décor scénique de Polémil). 
                          Serge Foisy, pour sa part, se chargera du montage infographique. 
                          Arrive ensuite la session photos pour le livret de l’album, 
                          session pendant laquelle les sourires sont très 
                          difficiles à faire sortir, au grand dam du photographe 
                          Idra Labrie. 
                           
                            
                          Polémil 
                          Bazar en session photos pour l’album Chair de 
                          lune, automne 2000. 
                        Après 
                          dix mois de travail, le disque part enfin en duplication. 
                          On se lance alors dans l’organisation d’un 
                          lancement au Fou-Bar de la rue St-Jean à Québec, 
                          lieu culte tenu par la célèbre Lili, mère 
                          adoptive de tous les musiciens du quartier St-Jean-Baptiste. 
                          Tout le monde est fébrile, le jour J approche 
                          et tout va pour le mieux. Sauf que trois jours avant 
                          le lancement, le groupe apprend que les albums ne pourront 
                          pas être livrés à la date promise 
                          : la duplication du disque de noël de Ginette Renaud 
                          monopolise toutes les machines de l’usine et les 
                          autres commandes sont temporairement mises à 
                          l’écart… 
                          Hugo est furieux. Après avoir épuisé 
                          les ressources du téléphone, il se rend 
                          lui-même à Montréal pour négocier 
                          en personne avec la compagnie de duplication. À 
                          force de pressions, le chanteur coriace et entêté 
                          réussira finalement à sortir de l’usine 
                          avec une boîte contenant 50 copies de Chair de 
                          lune, la matin même du lancement, et rentrera 
                          à Québec en héros. NDLR : Ces 50 
                          premières copies ont une pochette normale mais 
                          n’ont pas d’image sur le disque en tant 
                          que tel, mais uniquement la mention POZ2201. Ce soir- 
                          là, au Fou-Bar, les cinq Bazardeurs déployèrent 
                          d’immenses énergie pour illustrer ces CD 
                          d’images originale. 
                        Pause 
                          de quatre semaines : Hugo doit retourner vendre des 
                          sapins à New-York… Nous vous épargnons 
                          les détails. 
                        Le 
                          26 décembre, c’est la fête : Hugo 
                          est de retour avec des milliers de dollars en poche. 
                          L’allégresse est à son comble, les 
                          bouteilles d’alcool de toutes sortent pullulent, 
                          les cadeaux s’échangent et le ciel de Polémil 
                          est rempli d’espoir. Mais coup de théâtre, 
                          quelques jours avant le grand spectacle du 30 décembre 
                          à l’Île du Repos de Ste-Monique : 
                          Le Gentil, guitariste chevronné, vétéran 
                          et co-fondateur de Polémil, quitte le groupe 
                          sans pré-avis. Tout le monde est sur le cul. 
                           
                        Le 
                          spectacle du 30 décembre aura quand même 
                          lieu, avec des réarrangements de dernière 
                          minute pour compenser l’absence du Gentil. En 
                          cette occasion, on invite Martin Desjardins (saxophone) 
                          et Mathieu Doyon (batterie) à se joindre au groupe. 
                          C’est l’euphorie : le Bazar se surpasse 
                          sur scène pour oublier ses difficultés; 
                          il met la gomme, le succès est fulgurant et les 
                          bleuets sont en transes! 
                        Bien 
                          que personne n’ait très bien compris les 
                          raisons du départ du Gentil (la réponse 
                          viendra bien des années plus tard, les raisons 
                          étant familiales et professionnelles; le Gentil 
                          est aujourd’hui un boulanger de renom dans la 
                          région de Québec) l’année 
                          2000 se termine en beauté. Une des raisons pour 
                          lesquelles tout le monde est heureux? C’est le 
                          soir du 31 décembre 2000 que Martin Desjardins 
                          rejoint officiellement les rangs de Polémil avec 
                          ses saxophones, sa clarinette et ses brillantes idées 
                          musicales. Attention… 5, 4, 3, 2, 1… Bonne 
                          année! 
                        Janvier 
                          2001 : pendant que le groupe se prépare pour 
                          le lancement de l’album Chair de lune, une entente 
                          est signée avec Local Distribution grâce 
                          à l’ami David Laferrière. Parallèlement, 
                          le groupe fait la connaissance de Louis Carrière, 
                          directeur de l’agence de spectacles Preste, et 
                          ceci grâce aux pressions de Michèle Ouellette, 
                          la première agente du groupe. Une structure indépendante 
                          solide se forge peu à peu autour du Bazar. À 
                          cette époque, la mère d’Antoine 
                          se charge de mettre la comptabilité de Pomme 
                          Zed (la boîte de production de Polémil) 
                          à jour et d’inculquer à Hugo les 
                          rudiments d’une gestion saine et honnête. 
                          Les étoiles s’enlignent et les premières 
                          copies de Chair de lune arrivent enfin dans les magasins… 
                         
                          
                        À venir prochainement sur le Ouèbe de 
                          Polémil : la deuxième partie (de 2001 
                          à 2003)... 
                         
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